Les “patchbays” sont souvent source de confusion pour les techniciens de son en devenir. Certains se demandent même quelle fonction ils peuvent détenir dans le studio. Les différents types de « patchbays » qu’on peut trouver (analogique ou numérique, ¼ de pouce, « longframe » ¼ de pouce, « bantam » 3/8 de pouce…) et leurs différentes configurations possibles (normalisée, semi-normalisée ou non-normalisée) ajoutent à la confusion. Cela est quelque peu ironique puisque la raison d’être des « patchbays » est en fait de faciliter le travail du technicien car ils permettent aux connections audio de tout l’équipement du studio d’être situé à portée de main et facile d’accès pour le technicien de son. De plus, tous les liens sont faites avec le même type de prise/connecteur, ce qui résout le problème de devoir trouver des adaptateurs, et puisque toutes les prises sont centralisées au « patchbay », la longueur des câbles des différents appareils, qui sont peut-être éloignés les uns des autres, n’est plus un problème. Ici je peux vous aider à déterminer si vous avez besoin d’un « patchbay » et regarder le coût et certains des avantages et désavantages d’installer un « patchbay » professionnel ou semi-professionnel. Dans la partie 2 je ferai le tour des conseils et astuces qui pourraient vous servir si vous planifiez ajouter un « patchbay » à votre installation.
Le « patchbay » « bantam » 3/8 pouce offre plus de points de connection « patch » qu’un « patchbay » 1/4
Quand en a-t-on besoin?
Le « patchbay » en soi sert à faciliter votre travail, en augmentant votre productivité et en vous encourageant à utiliser l’équipement que vous avez déjà. Dans un studio maison (petit mixer, une ou deux unités pour d’effets ou compresseurs, un ou deux synthétiseurs, une carte son, des enceintes) la plupart des appareils sont connectés directement (« hardwired ») ensemble, ce qui est suffisant pour débuter. Alors quand a-t-on besoin de s’équiper d’un « patchbay »?
- quand le nombre d’apapreils externes (compresseurs, rack d’effets, préamplificateurs…) et de sources de son (synthétiseurs, microphones, enregistreurs…) augmente,
- quand vous utilisez plusieurs des sorties de votre mixer, huit par exemple,
- quand ça devient gênant de ‘repatcher’ de l’équipement pour différents projets,
- quand ça devient difficile d’intégrer un nouvel appareil (synthétiseur, compresseur, unité de réverbération, etc…) apporté par un client,
- quand vous travaillez avec de l’équipement sophistiqué, votre installation doit l’être également. Par exemple, vous devez garder un accès facile à l’entrée « side-chain » du compresseur ou le « omni outs » d’une console de mixage numérique,
- quand trop souvent vous vous retrouvez à devoir vous glisser derrière votre équipement pour essayer de brancher un câble qui est trop court,
- quand vous vous trouvez à interconnecter plusieurs câbles afin d’avoir le bon connecteur ou la longueur de câble nécessaire pour brancher votre équipement (par exemple une sortie RCA vers une entrée XLR!).
Une fois le « patchbay » installé, vous pouvez passer plus de temps à faire ce que vous voulez vraiment faire, que ce soit l’enregistrement, la composition, le mix ou de la conception sonore. Vous pouvez utiliser le côté créatif (hémisphère droite) de votre cerveau et laisser venir l’inspiration plus facilement si vous minimisez ou éliminez les tâches techniques qui utilisent l’hémisphère gauche du cerveau. Ces tâches techniques (comme passer derrière l console de mixage pour brancher un clavier dont le câble est trop court) interrompent le processus créatif et tuent l’inspiration, sans parler que votre client ne sera pas impressionné. Un autre avantage des « patchbay » est qu’il peut évoluer selon vos besoins. Cela veut dire que vous pouvez commencer petit avec un seul « patchbay » et agrandir par la suite avec l’évolution de vos besoins.
Les prix et les couts cachés
Voici une ventilation du cout de l’achat d’un « patchbay » 2 x 24 « A-gauge » semi-professionnel. Il est aussi possible de fabriquer vos propres câbles pour économiser : ça consiste à acheter du câble et des prises en gros et de souder vos propres câbles.
« Patchbay » de 2 x 24 (75$US à 120$US)
1 « snake » de 24 prises ¼ pouces à ¼ pouces, long de 20 pieds (240$US à 420$US)
1 « snake » de 16 XLR à ¼ de pouce, long de 10 pieds (115$US à 240$US)
1 « snake » de 8 ¼ à ¼ de pouces (45$US to 120$US)
16 câbles de patch (« patchcords ») de 1,5 pieds de long (50$)
Total: entre 525$US et 950$US
Le « patchbay » lui même n’est pas ce qui coute le plus cher. Les coûts cachés associés à un « patchbay » « A-gauge » résident surtout dans les câbles! Non pas les « patchcords » utilisés à l’avant (voir mes estimés de prix) mais plutôt les « snakes » (un total de 48 lignes) utilisés pour brancher l’équipement à l’arrière du « patchbay ». Cela nous amène à un des désavantages du « patchbay » semi-professionnel « A-gauge » : plus le nombre de branchements augmente dans un signal, plus sa fiablilité diminue. Il y a le double de branchements dans une installation « A-gauge » que dans une installation « B-gauge » soudé alors les chances d’un lien défectueux augmente. Cependant, si vous ne bougez pas le « patchbay » ou si vous ne débranchez pas trop à l’arrière, cela ne devrait pas être problématique.
Le cout caché d’un « patchbay » « B-gauge » professionnel c’est l’installation. Le « patchbay » coute plus cher au départ que le « patchbay » « A-gauge » mais le plus grand coût associé à un « patchbay » « B-gauge » est l’installation que cela entraine : soit on paye quelqu’un pour souder à l’arrière du « patchbay » les liens des équipements externes, soit on fait les soudures soi-même ce qui requiert des connaissances, de la préparation, un fer à souder et surtout beaucoup de temps. N’oubliez pas que si vous utilisez un « patchbay » professionnel (plutot qu’un « patchbay » semi-professionnel), c’est probablement parce que vous préférez la qualité et la fiabilité. Vos aptitudes en soudure doivent donc être au niveau.
Avantage et désavantage
Le désavantage majeur des « patchbay » « A-gauge » est qu’ils ne durent pas. Étant assemblés avec des cartes de circuits imprimés de plus ou moins bonne qualité, les points de soudure sur les circuits ou les circuits eux mêmes peuvent faire défaut. Ne soyez pas surpris si, dû à l’usure, certains « patchpoints » deviennent bruyants ou intermittents.
Il y a cependant un avantage aux « patchbay » « A-gauge » : on peut facilement remplacer le « patchbay » s’il fait trop défaut puisque les connecteurs arrières peuvent être simplement débranchées. Par ailleurs, étant assez bon marché, un « patchbay » tout neuf ne cassera probablement pas votre tirelire.
Si vous réfléchissez à ajouter un « patchbay », lisez mon prochain article avec des astuces et conseils pour organiser son « patchbay ».
Questions et commentaires : k.blondy@musitechnic.net
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