Entrevue avec Mitch Oliver

Nous nous sommes assis avec notre diplômé Michel Olivier Sourcier afin de parler de son projet artistique (Mitch Oliver), de ses prochaines sorties ainsi que de sa formation audio à Musitechnic.

En alternative à la vidéo, vous pouvez également retrouver le transcrit de l’entrevue ci-dessous.

Musitechnic : Peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton parcours professionnel / créatif ?

Mitch : Mon nom est Michel Olivier Saucier, dans le fond je suis producteur et Dj à temps plein de musique électronique puis je viens de Montréal, born and raised à Montréal.  

À la base, ma formation c’est comptable agréé donc c’est un peu éloigné de la musique ça c’est certain, mais de fil en aiguille ça a toujours été une passion pour moi la musique fait que j’ai voulu garder ça un peu dans ma vie puis de fils en aiguille en étant Dj depuis 2011, un peu à temps perdu, en tant que hobby et tout ça avec l’université et tout. J’ai continué à jouer mais jamais de façon vraiment pro puis à partir de 2016 je m’y suis mis un peu plus sérieusement dans les clubs underground à Montréal, donc ayant un peu plus touché à ça en 2016-2017, j’ai voulu quitter ma profession pour aller à Musitechnic surtout pour aller apprendre le domaine de l’audio. 

Surtout pour être en mesure de produire ma propre musique; c’était comme un “must” dans mon industrie d’être en mesure de non seulement jouer mais aussi de créer ses propres tracks, donc c’est un peu ce qui m’a attiré à aller dans une école et le faire de façon plus sérieuse que de simplement l’apprendre par moi-même avec des vidéos YouTube ou du genre.

Musitechnic : Pourquoi as-tu choisi Musitechnic ?

Mitch : Ouais, bonne question, honnêtement je m’y connaissais très peu, j’ai un peu fait le tour des écoles puis j’ai fait ça assez rapidement simplement parce que  j’avais eu des références ou des gens que j’avais rencontrés qui m’avait parlé de l’école aussi. Donc c’est sur que ça m’a aidé à avoir confiance en la chose. Donc d’anciens élèves et d’autres artistes qui avaient un peu passé par ce genre de curriculum là. Fait que c’est beaucoup ça qui m’a attiré vers ça, c’est certain. 

Musitechnic : Comment résumerais-tu ton expérience à Musitechnic ? Des choses t’ont marqué en particulier ?

Mitch : Je pense que d’avoir à apprendre vraiment le A à Z, un peu la base, même si des fois ça devenait un peu lourd académiquement au début tu sais, c’était vraiment bénéfique à long terme. C’est sûr qu’au début tu as de la misère à te dire que ça va être bénéfique pour le long terme quand tu commences à voir des trucs très “secs”. Mais c’est sûr que les relations ont été payantes, il y a certains professeurs avec qui j’ai été en mesure de développer de bonnes relations puis d’avoir beaucoup de feedback puis un peu comme un suivi après la carrière qui m’a beaucoup aidé.

Fait que c’est sûr, j’ai vraiment beaucoup aimé et c’est sûr que juste d’avoir la chance de rencontrer d’autres gens qui trippent un peu sur le même domaine que toi puis qu’il y ait d’autres gens dans l’audio de tous âges puis de tout background ça, j’ai trouvé ça vraiment intéressant même s’ils n’étaient pas nécessairement dans le même style que moi, même s’ils ne faisaient pas nécessairement le même genre de carrière. 

Puis tu sais, c’est sûr qu’ on a touché un peu a tout, c’ est sûr que moi tout ce qui était un peu plus composition musicale et mix m’intéressait plus. Mais je suis content quand même d’avoir fait le reste du parcours pour avoir une bonne base en audio pour pouvoir me sentir compétent assez pour que quand je m’assois à table avec des gens de l’audio je ne me sente pas inculte là.

Musitechnic : Peux-tu nous parler de ton projet “The Aurora Series” et de ce qu’il signifie pour toi ?

Mitch : Le but, que le projet soit en intemporel, c’est certain que c’était un peu une réponse à tout ce qui était livestream pendant la pandémie je trouvais ça un peu difficile à regarder les artistes faire un peu leur vidéo un peu installés broche à foin dans leur salon avec une petite webcam ou avec un système un peu moins pro puis ça prend quand même un équipement solide pour faire de bons vidéos. Fait que moi je me suis dit tant qu’à faire un livestream, qui reste juste bon pour ce moment là pendant la pandémie, mais je me suis dit je vais me faire une sorte de série qui me présente en tant qu’artiste, qui présente un peu mon son et qui présente mon univers puis qui va rester intemporelle que ce soit oui pertinent pendant la pandémie parce qu’on ne peut pas jouer devant les gens mais qui reste bon dans 5 ans si je présente ça à quelqu’un bah, ça reste Mitch Oliver, ça reste moi quand même comme  artiste. Fait que c’était vraiment ça l’objectif. Puis de s’assurer que ce n’est pas seulement un vidéo set mais c’est aussi comme un plongeon dans mon univers, un peu au début pour donner une idée de qui je suis autre que juste un Dj set là. 

Musitechnic : Ta chanson “Alleghanys” a très bien été reçue par le public. Peux-tu nous parler de ton processus de création lors de la production de ce projet ? As-tu rencontré des challenges particuliers ?

Mitch : Le processus créatif d’Alleghanys c’est un peu en deux temps en ce sens que j’ai pensé au mood de la track ou comme l’émotion que j’avais envie d’avoir en faisant de la rando de ski, en faisant de la peau. Fait que j’ai fait de la randonnée alpine, je montais en ski au printemps l’année d’avant, en fait au début de la pandémie; puis je réfléchissais à des émotions, je pensais à un mood dans lequel j’avais vraiment envie d’aller puis je me souviens de l’avoir pris en note sur mon téléphone, de juste avoir noté des mots clés d’énergies que j’avais envie d’avoir, etc… Puis c’est une des premières fois où je faisais ça d’ailleurs. Habituellement je suis plus quelqu’un qui s’assoit derrière mon ordi et qui me laisse aller dans la direction où ça me mène par rapport à peu importe la loop qui commence puis on laisse aller.

Puis c’est quand même parce que j’ai fini par ne pas vraiment suivre la feuille, j’ai fini par quand même dévier de ce que je m’étais écrit. Puis ça ça a été le challenge je dirais de me dire : “Ah j’avais une bonne idée au point de vue mood avec des mots clés” puis la le challenge c’était comme j’ai des bonnes idées mais là finalement la musique s’en va dans une autre direction puis je pense que l’idée est meilleure que ce j’avais écrit puis là il faut que je respecte la créativité puis que j’oublie un peu le plan. Je suis quelqu’un qui aime bien faire des plans dans la vie ayant eu un background d’athlète aussi, je suis quelqu’un qui aime bien comme feedback avancé avec des étapes établies puis c’était vraiment de briser ça, fait que c’était vraiment un bon challenge de ce point de vue là.

Musitechnic : En quoi le choix d’aller chez Musitechnic a pu enrichir ces projets (Alleghanys , Aurora series) ? Recommanderais-tu Musitechnic pour une carrière dans l’audio ?

Mitch : Indirectement c’est sûr dans la qualité de l’audio en général, je sais que c’est “broad” là mais, tu sais, que ce soit même mixer de la voix ou mixer du voice over ou mixer même un peu de vidéo parce que ce n’était vraiment pas dans mes intentions puis dans mon désir de carrière vu que je savais très bien ce que je voulais faire ici en partant là, en rentrant plus vieux aussi en ayant eu un parcours un peu différent mais ça m’a aidé mine de rien pour Aurora quand même parce que c’est moi qui me suis occupé de tout ce volet-là. 

Puis, je pense, de juste mieux comprendre l’audio en général je sais que c’est un peu comme… pas cliché, mais un peu comme très “basic” comme réponse mais ça me permet vraiment d’être capable de discuter avec les bons intervenants tout le temps puis de comprendre ce que je fais ou ce qu’eux font pour être capable de bien véhiculer ce que moi j’ai envie qu’ils fassent pour moi ou vice-versa quand j’ai une équipe. 

Musitechnic : Quels seraient tes conseils pour quelqu’un qui débute (et souhaite se professionnaliser en audio/musique) ?

Mitch : Je pense qu’un des trucs c’est d’avoir confiance en ses moyens même si on se sent parfois un peu imposteur au début. En ce sens que même quelqu’un qui a 15 ans d’expérience qui s’assoit avec quelqu’un qui a un an d’expérience, les deux peuvent apprendre même dans la même pièce, car il y a tellement à voir en audio qu’on en apprend tous les jours. 

Je me souviens que les profs à l’école nous disaient souvent à quel point ils apprenaient chaque année depuis toujours. Fait que je pense qu’il ne faut pas avoir peur de ses capacités et puis de se dire que même si je commence j’apporte de quoi à la table tout le temps et de rester prêt à toujours apprendre de gens différents et puis d’accepter cette relation-là dans le fond un peu, c’est certain. Et puis de ne pas avoir peur d’apprendre la base même si ça peut paraître ennuyant au début ou tu sais je veux dire, c’est sûr que la technologie aujourd’hui nous fait presque tout faire sans comprendre ce que l’on fait. On pourrait composer des hits sans savoir du tout ce qu’on à fait mais je trouve que de le comprendre te permet de t’améliorer ça c’est 100% sûr. Juste d’être en mesure d’ouvrir un logiciel et de savoir ce que chaque terme veut dire au lieu de comme “Oh bah je joue avec des pitons en bon français” puis je me suis dit “Oh ça sonne !”. Mais ouais, bah ok, mais pourquoi ? C’est quand même intéressant de le savoir, fait que je pense qu’il faut avoir cette patience-là puis le goût de le découvrir c‘est payant à long terme c’est sûr. 

Musitechnic : D’autres projets déjà prévus pour le futur ?

Mitch : C’est sûr que mon but c’est de tourner au maximum ça c’est certain. Ma vraie passion c’est de communiquer avec les gens puis de jouer devant les gens, fait que c’est certain qu’ Aurora series c’est une série que j’aime  mais que si je pouvais transformer ça en jouer devant les gens je le ferais. Puis c’est sûr que là le contexte fait que ça va réaccélérer assez rapidement, je pense, aux États-Unis, moi j’ai mon VISA aux États-Unis qui est prêt et j’ai commencé à y jouer juste avant la pandémie fait que je vais y retourner, d’ailleurs j’y suis retourné deux ou trois fois durant la pandémie. Mon but c’est d’y retourner beaucoup cet été et en automne pour faire des tournées aux États-Unis au travers des deux côtes. Sinon musicalement je sors un EP le 23 juillet sur un label Montréalais de deep house électronique ou de organic house, donc ça sort le 23 juillet, 3 tracks. Puis en même temps je sors mon Aurora 4 au mois de juillet également avant la sortie de l’EP. J’ai bien hâte de sortir ça et puis je t’avouerais que la série Aurora je suis encore en questionnement un peu si j’en refais plusieurs autres ou si j’essaye de faire un autre projet, peut être différent de celui-là. Mine de rien ma vraie passion c’est de connecter avec les gens en physique plus que devant un écran, fait que j’ai adoré le projet mais je te dirais que j’ai hâte de passer à l’étape d’aller partager ce que j’ai créé devant une vraie foule.