En général les étudiants sont impatients de commencer sur le marché du travail. C’est une bonne chose puisque du point de vue de l’employeur, il n’y a rien de pire qu’un employé réticent. Mais cette hâte peut en faite jouer contre vous sur le long terme. Je m’explique…

Vous voulez devenir un professionnel du son et quitter votre travail “alimentaire”*. Mais vous avez des frais et donc vous acceptez tout et n’importe quoi comme travail dans le son, dans le but d’avoir de l’expérience et pouvoir le mettre sur votre CV. Vous êtes surement uniquement préoccupés par le salaire offert qui est trop bas à votre gout.

Ce dont vous ne vous rendez pas compte est que la tâche que vous devez accomplir peut être plus déterminante pour votre carrière que vous le croyez et combien elle paye ne devrait pas être votre seul souci. Vous ne prévoyez pas rouler des câbles toute votre vie, mais au moins c’est un job dans l’industrie et non plus dans un centre d’appel*. C’est pas votre job de rêve mais ce poste vous garantit quelques heures de travail.

Vous sortez tout juste de l’école, content d’avoir un travail dans l’industrie, les choses vont bien, mais vous ne vous rendez pas compte qu’une routine est en train de s’installer. Le problème se manifeste lorsque votre patron vous associe directement avec la tâche que vous accomplissez et il peut s’avérer difficile de convaincre votre employeur de vous permettre d’accomplir d’autre tâches, plus spécialisées. Pour lui, cela veut dire trouver quelqu’un d’autre pour faire ce que vous faisiez bien auparavant. Votre patron est réticent à changer une équipe qui est en place et stable, pourquoi tout changer?

Ceci devient particulièrement vrai si vous ne démontrez pas d’intérêt à essayer des tâches différentes. Vous êtes heureux de ne plus vendre de chaussures* et comme un employeur m’a déjà dit dans le passé: “je reçois des CV comme le tien toutes les semaines”. Vous savez que vous êtes remplaçable.

Un ancien collègue (qui a aussi étudié à Musitechnic) m’a déjà dit “The squeaky wheel gets the oil” (qui peut se traduire par: on donne de l’huile à la roue qui grince) . Si vous ne faites pas connaitre votre désir de faire avancer votre carrière, votre patron va toujours croire que vous êtes content avec ce que vous avez et que tout va bien. C’est à vous de trouver un juste milieu entre l’employé trop modeste et celui qui se plaint souvent. La culture de la compagnie va vous aider à déterminer jusqu’où vous pourrez aller. Observez ce que font les employés plus expérimentés et placez vous dans ces limites là.

Souvenez-vous également que vos plaintes ne peuvent être prises au sérieux que si vous êtes en effet capables de livrer la marchandise. Si vous apprenez encore et que vous faites encore des erreurs, restez modeste. Une fois que vous saurez ce qui peut être amélioré, ou ce que vous pouvez faire mieux qu’un autre, là sera le temps de pousser votre cause et votre carrière.

La chance jouera un rôle décisive dans votre carrière puisque tout dépend des ouvertures de poste qui sont disponibles lorsque vous chercherez un travail. Parfois, avec le même employeur, j’ai eu de meilleures opportunités que des collègues engagés un an avant moi. D’autres fois j’ai eu moins d’opportunités que des collègues embauchés un an après moi. En toutes circonstance, votre attitude est importante. J’ai déjà eu des offres intéressantes parce que mon collègue était fatigué et commençait à avoir des problèmes d’attitude. Un patron accueille avec plaisir un nouvel employé souriant et désireux de travailler.

∗ Je n’ai rien contre les centres d’appels ni les vendeurs de chaussures. Questions? commentaires? k.blondy@musitechnic.net

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